La région du nord est vaste, multi-facettes, enveloppante. Elle nous le dit haut et fort et nous invite à respirer à pleins poumons pour aborder l’hiver avec détermination. On découvre la Baie de Somme, les plages du Touquet, le pays d’Artois… et mille et un plaisirs vivifiants.
Nous avons testé quatre bons plans « Nature » pour gagner en sérénité, joie de vivre et émerveillement. Nos guides nous ont fait partager leur amour du territoire, la passion de leur activité. Opération réussie sur le mode slow life.
Marche contemplative dans la Baie de Somme
Le guide nature Olivier Hernandez, ingénieur agronome, nous attend pour une marche entre ciel et terre. « Je vis ici et suis tombé dans la marmite crotelloise à ma naissance ». Voilà un homme du cru, un passionné, qui a du métier. Il nous invite à prendre une paire de jumelles et à chausser de grandes bottes pour quitter l’asphalte et ses maisonnettes.
Nous évoluons sur des grands bancs de sable tantôt solides, souples, puis vaseux. Dos au Crotoy et à son emblématique hôtel des Tourelles, nous avançons face à la cité médiévale de Saint-Valéry. Au total, sept kilomètres à parcourir avant la prochaine marée. Aujourd’hui, nous ne traversons pas la Baie de Somme. Nous optons pour une marche contemplative. Le calme de la baie s’offre à nous. Les oiseaux migrent au-dessus de nos têtes. Magique.
Observation de minuscules crabes qui se planquent dans le sable. Pause devant un tapis de salicornes, les haricots « stars » de mer. Ils sont croquants sous la dent, plein de vitamines et d’oligoéléments. Plus loin, voilà l’aster maritime, la fameuse oreille de cochon qui est excellente avec du poisson. « Ici c’est de l’obione, nous fait remarquer Olivier qui s’agenouille devant nous. Ce sont de véritables chips naturelles. Le lilas de mer est cueilli pour sa beauté. Mais il n’est pas autorisé plus d’un bouquet par famille ! »
Nous sommes dans la réserve naturelle de Marquenterre. La chasse y est interdite, les phoques y sont tranquilles. « Ils sont dans l’eau, près de la mer pour pouvoir fuir », souligne Olivier en nous proposant de les apercevoir avec sa longue-vue. Le temps est suspendu. Nous plongeons alors dans notre propre immobilité intérieure.
Longe-côte sur la plage du Crotoy
Du tonus, il en faut pour se plonger dans l’eau froide. Mais la bonne humeur de Maui Ollier - dont le prénom veut dire demi-dieu dans l’histoire polynésienne - nous contamine. Ce soir à 18 h, la marée est haute avec un faible coefficient de 40. Au chalet « Ma baie de Somme, Le Crotoy », nous enfilons une combinaison en néoprène, ce qui est déjà un sport en soi, car elle est ultra-moulante.
Le longe-côte, désormais affilié à la Fédération française de randonnée, envahit nos côtes maritimes depuis 2005. Cette activité séduit par son aspect accessible, convivial et ludique. Nous voilà une quinzaine de personnes à nous jeter à l’eau. Des jeunes, des seniors, des habitués, des néophytes participent à cette randonnée pédestre aquatique le long de la plage du Crotoy. Aucune excuse si l’on ne sait pas nager, car cette marche se fait à pied dans l’eau.
Le longe-côte a de nombreux bienfaits. Il renforce le système cardio-vasculaire et la musculation, améliore l’endurance et l’équilibre. On s’oxygène en reminéralisant son organisme. Plus la respiration est profonde, plus on absorbe d’embruns, d’ions négatifs et d’iode. On développe son tonus musculaire et l’on affine sa silhouette. L’action drainante de l’eau nous offre un véritable massage anticellulite.
« L’eau est sous votre poitrine, explique Maui aux débutants. Pliez les genoux, enfoncez le talon, dépliez le pied. Il faut trouver le BNI, le bon niveau d’immersion. Si l’eau n’arrive qu’à la taille, on se fait mal au dos. Propulsez-vous avec les bras suffisamment en avant. Plus on est lourd et grand, plus on a des facilités ». Pour une fois, ce ne sont pas les « petits modèles » qui sont privilégiés. Soudain, un banc de sable sur lequel nous grimpons. Nous marchons littéralement sur l’eau. Sentiment d’espace et de liberté au milieu de la baie. Comme si nous étions seuls au bout du monde.
Balade à cheval en pleine conscience au Touquet
Au Centre équestre du Touquet-Paris-Plage, l’un des plus beaux sites français dédié au cheval, Pamela nous attend pour une balade à cheval sur la Côte d’Opale. Puisqu’il y a des débutants, la promenade d’1h30 se fera au pas. Nous voilà rassurés. Bombes sur la tête, le sourire jusqu’aux oreilles, nous grimpons sur nos étalons … à l’aide d’un tabouret en plastique. Pas très glamour, mais facile !
Nous sommes huit cavaliers qui se suivent sur un premier chemin longeant de superbes villas. Vue magnifique sur les marais et les champs qui s’étendent au loin. Douce sensation d’être en harmonie avec la nature. Nous sommes dans la pleine conscience du moment présent. Nul besoin d’échanger avec les autres cavaliers.
Nous nous enfonçons dans la pinède touquettoise. Les Henson – célèbres chevaux de la Baie de Somme – sont priés de ne pas brouter les herbes folles alentours. Ascension de la première dune. « Penchez-vous pour faciliter la montée », nous conseille Pamela. Le paysage est à couper le souffle : l’immense plage du Touquet, avec la baie de Canche, nous offre une aire royale de balade. La crinière au vent, les sabots dans l’eau, nous sommes en totale communion avec nos chers destriers.
Nuit dans un cabane en bois perchée… ou pas
Frédéric et Mylène Mores, un couple à la tête d’une boîte de publicité et d’affichage, ont réalisé leur rêve. A Rœux, près d’Arras, ils ont créé Natureza, sur l’ancien domaine de pêche de 6,5 hectares du Lac des Sapins. A chacun de choisir sa cabane en bois parmi les cinq hébergements atypiques ! Estrela, posée sur pilotis à 7 mètres de hauteur, est un peu la star de Natureza. La chambre, une grosse bulle couverte d’écailles, se balance entre quatre arbres au bout d’un pont de singe. A l’intérieur de cet ovni hôtelier, on a une vue panoramique sur le ciel et les étoiles.
Libre aux moins aventuriers d’opter pour Gaïa, la terre ferme et son univers du Seigneur des Anneaux. Ou la cabane du pêcheur et ses petits airs canadiens, la cabane du lac et ses trois tourelles. De toute façon, ici c’est la vie de château avec jacuzzi privatisé, en pleine nature sur le ponton.
Le très copieux petit déjeuner est servi dans un panier d’osier au bout de la corde. On le savoure sur la terrasse dans des fauteuils suspendus tandis que Roméo et Juliette, les canards du lac, viennent nous rendre visite.
Mylène nous prête des vélos électriques pour rejoindre Arras en longeant la Scarpe. Son mari, pilote de montgolfière, nous suggère un envol à bord d’une petite nacelle. Ce sera pour un autre jour … en fonction des vents.
A quelques kilomètres de ce lieu enchanteur, nous rencontrons Valériane Savary, une sophrologue, fille d’agriculteurs à Farbus qui accueille ses patients dans une yourte mongole campée en plein champ. Avec elle, nous faisons une « rando-sophro » sur les chemins de campagne. Cette marche est agrémentée d’exercices respiratoires et de méditations jusqu’au tilleul de la fontaine de Saint-Ranulphe. Une occasion rare de ressentir les lieux spirituels du pays d’Artois.
Notre experte
Ex-Grand Reporter au groupe L’Express, Corine Moriou a interviewé 5000 personnes, visité 70 pays, partagé 10 000 sourires et rires, usé 100 paires de chaussures. Aujourd’hui, elle s’intéresse plus particulièrement au domaine du bien-être. Professeure diplômée de la Fédération Française de Hatha Yoga (FFHY), elle anime un stage « Hatha, Yin Yoga et Sylvothérapie » du 23 au 28 juillet 2023 au Domaine du Taillé, en Ardèche, un haut lieu du développement personnel.
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